16.10.2019
Communiqué des associations Paysages de France et Sites & Monuments (SPPEF)
Contacts :
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Paysages de France et la SPPEF demandent à François Bayrou de les recevoir.
Comme la plupart des grandes métropoles et collectivités territoriales de France – Grenelle de l'environnement oblige – Pau-Béarn-Pyrénées a prévu d'élaborer son futur règlement intercommunal publicité (RLPi). Mais ici comme dans plusieurs autres intercommunalités des Pyrénées-Atlantiques, on ne respecte guère l'esprit de la loi puisque chaque commune l'élabore de son côté, à charge ensuite pour le conseil communautaire de le valider.
C'est le cas à Pau, qui est l'une des 31 communes composant la communauté d'agglomération, mais dont le projet se construit au niveau de la municipalité. Un projet qui pourrait être le pire de ce que l'on peut faire en la matière si rien n'est fait pour le sauver.
« Cette pollution visuelle est l'une des plus dures à supporter ! » (François BAYROU)
En 2005, François Bayrou, interrogé par l'association Paysages de France sur la pollution et les nuisances engendrées par l'affichage publicitaire, avait répondu par un message laconique mais on ne peut plus catégorique : « Je trouve votre action juste et importante. Cette pollution visuelle est l'une des plus dures à supporter ! », avait-il aussitôt réagi par écrit.
Un projet de RLP contraire à tout ce qu'il faut faire !
Le paradoxe est que, dans sa version actuelle, le projet de RLP de Pau prend l'allure d'un véritable contre-exemple de tout ce qu'il convient de faire, non seulement pour lutter contre la pollution visuelle dénoncée par François Bayrou, mais pour apporter les réponses qu'impose également et de façon pressante l'urgence climatique.
Dans toutes les zones sans exception, seraient autorisés, sans la moindre règle destinée à en limiter le nombre, des panneaux sur les trottoirs. Et ces panneaux seraient lumineux, motorisés et même numériques. Ce serait donc la collectivité elle-même qui donnerait l'exemple contraire de tout ce qu'il faut faire et de ce qu'il est demandé aux citoyens de faire.
Déconstruction des mesures de protection
Les mesures de protection instaurées par le Code de l'environnement (article L. 581-8), qui s’appliquent dans le Site patrimonial remarquable (SPR) de Pau et dans le périmètre des monuments historiques, seraient systématiquement remises en cause : la publicité, qui y est normalement interdite, y serait autorisée, notamment sur les trottoirs !
Sur les trottoirs de quatre des cinq zones de publicité, des panneaux de 4 à 6 fois plus grands qu'à Paris !
Sur les trottoirs, non seulement seraient admises des publicités sur pied d'une surface de 4 à 6 fois supérieure à la surface maximale admise à Paris, mais cela même dans la zone dite "Espaces d'intérêt architectural, patrimonial et paysager" !
Zone 5 (la plus vaste) : des panneaux géants pour les habitants
Quant aux habitants de la très vaste zone 5, dite « Quartiers habitats », ils auraient droit sur leurs trottoirs à des publicités 5 fois plus grandes qu'à Paris. Mais aussi à des publicités murales, motorisées et éclairées, également plus grandes qu'à Paris. Et encore, à des publicités géantes (dites bâches publicitaires), c'est-à-dire sans limites de surface. Et même, à de gigantesques publicités lumineuses sur toitures, lesquelles s'ajouteraient – notamment mais pas seulement – aux enseignes sur toitures, également géantes (60 m2 !).
Un zonage usine à gaz
Pour embrouiller le tout, il y aurait pas moins de quatorze zones : 5 pour les publicités et 9 pour les enseignes dont une zone (hors agglomération) où s'appliqueraient les règles les plus laxistes. Bref, une véritable folie de nature à rendre illisible et inapplicable le futur règlement, ce qui est peut-être le souhait de certains...
Un RLP accompagné par le cabinet Cadre & Cité
Le projet de RLP de Pau est accompagné par le cabinet d'études Cadre & Cité. Ce dernier a été créé par d'anciens cadres de l'afficheur Avenir (aujourd'hui JCDecaux). Cadre & Cité conduit, parallèlement à la rédaction de projets de RLP, des « missions d'assistance » à la mise en place de « contrats de mobilier urbain » (c'est-à-dire concernant la publicité sur les trottoirs).
Demande de rendez-vous à François Bayrou
Il est donc urgent, pour les habitants comme pour l'environnement, que ce projet insensé soit revisité.
Paysages de France et la SPPEF ont alerté François Bayrou et lui ont demandé de les recevoir.
Elles attendent la réponse.