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RLPi Grenoble-Alpes-Métropole : l'argent (sale) de la publicité a gagné

13.02.2020

Communiqué des associations Paysages de France

et Sites & Monuments (SPPEF)

Contact : 06 82 76 55 84

RLPi Grenoble-Alpes-Métropole : l'argent (sale) de la publicité a gagné

Provisoirement ?  Réponse dans un mois

Le projet de règlement local de publicité (RLPi) de Grenoble-Alpes-Métropole a été adopté vendredi 7 février 2020 par le conseil métropolitain de la capitale des Alpes françaises.

Jusqu'au bout, Paysages de France aura multiplié les messages d'alerte et les rencontres avec les principaux acteurs du projet.

Jusqu'à la dernière minute, elle aura tout fait pour tenter d'empêcher la catastrophe : une ville "écologique" qui vend ses voies publiques au numéro 1 mondial de la publicité sur le domaine public ; une ville "écologique" qui n'hésite pas à se servir de l'argent "sale" de la publicité.

L'argent "sale" de la publicité

Rien n'y aura fait. L'argent de la publicité a (provisoirement ?) gagné.
Le "harcèlement publicitaire", cet appel continuel à consommer, cet accélérateur de la destruction de la planète, cette violence contre l'environnement, continueront donc à faire leur travail de sape jusque sur les trottoirs de Grenoble, la ville qui se rêvait "écologique".

Tous aux "abris"

Le prétexte invoqué est d'une naïveté ou d'une mauvaise foi confondantes. Les publicités éclairées (et même numériques !) sur les « abribus » (marque déposée) JCDecaux – celles que les voyageurs qui attendent leur bus ou leur tramway ont précisément "en pleine poire" – seront limitées en nombre, nous dit-on.

La vérité est toute simple : ces « abribus », miraculeux car « durables, économes et recyclables » (sic), ces mesures de verdissement à tout va, dont certaines carrément ubuesques – ils seront notamment lavés à l'eau de pluie (à quand l'eau de Lourdes ?) – ne feront que faire la publicité du publicitaire et cautionner une logique délétère.
Se financer par la publicité jusque sur les voies publiques ? La publicité, l'un des accélérateurs majeurs des malheurs de la Terre ? Et sur les lieux mêmes (voies publiques) où la collectivité se doit d'être exemplaire ? Cherchez l'erreur.

Trois questions pour une "championne"

Quelques heures à peine avant le vote, Paysages de France posait encore trois questions dont les réponses auraient dû aller pourtant de soi pour une collectivité qui se voulait exemplaire en la matière.

Éric PIOLLE : « La publicité sur les trottoirs ? Même là où le Code de l'environnement l'interdit ? J'assume ! »
Eh bien non ! Grenoble n'aura pas su se sauver à temps du piège dans lequel elle est tombée ou s'est complu à tomber. Et, le 16 janvier, Éric PIOLLE, lui aussi droit dans ses bottes, en était encore à dire à -Paysages de France : « La publicité sur les trottoirs ? Même dans le SPR ? J'assume ! »

Le RLPi fait même voler en éclats une protection instaurée par la loi !

Car Grenoble n'est même pas (encore) revenue sur une décision pourtant politiquement et symboliquement inaudible, celle consistant pour une ville "écologique" à faire voler en éclats une protection instaurée par la loi !

Résultat : Grenoble-Alpes-Métropole ne se borne pas seulement à
« relever le défi écologique »...en monnayant ses trottoirs auprès du champion de la publicité pour les bagnoles, la bouffe industrielle, l'alcool, et caetera.

Non, elle fait de son règlement le cheval de Troie de la publicité jusque dans les lieux protégés. Elle autorise carrément la publicité jusque dans le site patrimonial remarquable (SPR) de Grenoble, où toute publicité, sauf volonté de déroger dans le cadre d'un règlement local, est interdite par le Code de l'environnement !

S'engager dès aujourd'hui à sauver le RLPi

Une faute lourde, très lourde, qui, si un engagement de corriger au plus vite cette énorme bourde, comme d'autres, ne devait intervenir dans les jours qui viennent.

C'est en tout cas la proposition de bon sens que fait Paysages de France à Christophe FERRARI, président de Grenoble-Alpes-Métropole, Éric PIOLLE, maire de Grenoble et Yann MONGABURU, président du syndicat des transports de l'agglomération (SMMAG).

Au cours de ces dernières semaines, Christophe FERRARI, Yannick OLLIVIER qui était en charge du dossier, et Yann MONGABURU ont finalement compris et reconnu l'importance de la contribution de Paysages de France : l'association a, sur de nombreux points, permis d'avancer et, surtout, de supprimer des énormités, de combler des lacunes et de corriger les erreurs du "cabinet conseil" qui accompagnait le projet.

L'essentiel reste à faire
Mais l'essentiel reste à faire.

Le minimum du minimum est que soit donné, au plus vite (1 mois) l'engagement suivant : le règlement qui vient d'être adopté sera révisé dans les mois qui viennent sur 3 points cruciaux.

Bannir les enseignes sur toiture de la grande distribution :

Rien de plus simple, ça se fait même dans des villes qui ne sont ni "écolo", ni blotties au coeur d'un "écrin alpin" !


Réparer à terme, au moins sur deux points ultra-sensibles (le numérique et la publicité dans le SPR), les dégâts du "contrat" qu'il ne fallait pas signer – et ne surtout pas signer avec le numéro 1 mondial de la publicité sur les trottoirs :

Rien n'empêche de fixer dès à présent dans le règlement les dispositions qui s'appliqueront au terme dudit contrat.


Ce contrat a été signé en avril 2019 pour 12 ans : c'est horriblement long.

Raison de plus pour faire comprendre sans plus attendre à la planète entière qu'il est temps d'anticiper dès aujourd'hui la fin de partie.
C'est possible, dans un RLPi.

Grenoble-Alpes-Métropole, "ville" vraiment écologique ?
Réponse au plus tard dans un mois.