04.12.2020
Belin-Béliet, commune de 5 000 habitants au cœur du Parc naturel régional (PNR) des Landes-de-Gascogne, a fait l’objet d’une campagne d’affichage sauvage (affichettes collées dans différents lieux de la commune). Cette campagne relayée par une coordination de citoyens visait à dénoncer un projet d’installation d’une plateforme logistique sur près de 20 hectares (dont 13 en zone humide).
Le premier magistrat de la commune a décidé de porter plainte contre les auteurs de cet affichage.
On ne peut que se féliciter de la rapidité de réaction du maire pour mettre un terme à cette atteinte majeure à l’environnement et au cadre de vie des Belinetois.
Dommage cependant que la commune n’ait pas été aussi réactive lorsque, en 2018, Paysages de France a relevé la présence de nombreux dispositifs publicitaires en infraction sur le territoire de la commune de Belin-Béliet et demandé leur suppression.
En effet, il aura fallu attendre novembre 2020 pour que l’association obtienne, devant la justice, réparation du préjudice subi, la préfète (qui disposait du pouvoir de police et que l’association avait saisie) ayant refusé de prendre les mesures prévues par le Code de l’environnement pour faire disparaître ces panneaux, contrairement à ce que la loi lui imposait.
Mais cette affaire devient carrément abracadabrantesque lorsqu’on apprend que certains des panneaux illégaux en question avaient été installés par la commune elle-même sur le domaine public alors que toute forme de publicité est interdite à l’intérieur d’un PNR !
Pour couronner le tout, la commune ne dispose apparemment pas de panneaux d’expression libre, mais seulement de deux panneaux fermés à clé, alors que l’article R581-2 du Code de l’Environnement impose une surface minimum de 6 m² réservée à l’affichage d’opinion pour une commune de la taille de Belin-Béliet.
Le maire ira-t-il jusqu’à porter plainte contre lui-même ?
Ne pas confondre :
La « bonne » publicité illégale, mais de grand format et scellée au mortier…
…et la « mauvaise » publicité illégale de quelques centimètres carrés
et qui disparaîtra à la première pluie.
Celle qui nous pousse à dépenser…
…et celle qui nous incite à réfléchir.
Celle qui agrémente notre cadre de vie…
…et celle qui lui porte une atteinte grave !