21.03.2018
Plantons le décor : Gradignan est une commune de 25 000 habitants située en limite du territoire de Bordeaux Métropole, première des 22 métropoles françaises à avoir adopté un règlement local de publicité intercommunal (RLPi) le 9 février dernier.
Dans le rapport d’enquête publique précédant l’adoption du RLPi, le commissaire enquêteur relate son entretien avec le maire de Gradignan qui se flatte d’avoir fait retirer de sa commune des enseignes non réglementaires. Sur le terrain pourtant, nous ne pouvons que constater qu’un grand nombre d’enseignes reste non conforme à la réglementation nationale. Les enseignes géantes des magasins « Métro » et « Leroy Merlin », dont la vision est inévitable pour les dizaines de milliers d’automobilistes empruntant l’autoroute A63 reliant l’Espagne à Bordeaux, en sont des exemples majestueux, bras de fer ridicule entre la pollution liée au trafic et la pollution visuelle…
Début 2017, Paysages de France avait adressé au maire de Gradignan, dépositaire du pouvoir de police en matière de publicité, un dossier recensant plusieurs dispositifs publicitaires et enseignes en infraction. À ce jour, ce courrier n’a jamais été honoré de la moindre réponse et les atteintes à l’environnement perdurent.
Partisan d’une « politique encore plus sévère pour la publicité », acteur d’un « chantier […] pour lutter contre les prés signalisations sauvages qui créent une véritable pollution visuelle. », Monsieur le Maire affirme encore que le RLPi est une « bonne réalisation qui permettra d’améliorer le cadre de vie », attaché qu’il est à la « réduction du contenu de l’affichage, sans pour autant nuire à la dynamique commerciale » et qu’il souhaite « tout mettre en œuvre pour conserver cette qualité de vie. »
Chiche, Monsieur le Maire ! Et si ça commençait par l’application, sans attendre, de la réglementation nationale, bien loin d’être respectée sur le territoire de la ville dont vous êtes le premier magistrat ? Votre conviction personnelle aurait même pu entrainer une réponse enthousiaste au courrier envoyé par Paysages de France, voire votre adhésion à cette association dont l’objet semble correspondre à vos préoccupations !
En attendant que le discours rejoigne la réalité, la qualité de vie prônée par la mairie reste dégradée par cette pollution visuelle que constituent les publicités en surnombre et les enseignes hors normes.