12.06.2019
Enjeux économiques
Il est temps d’en finir avec les grossières contrevérités véhiculées notamment par les afficheurs.
Les afficheurs ne cessent de répéter à satiété que la publicité dope l’économie, que c’est le carburant de la croissance et donc de l’emploi, etc., etc. Et chacun d’entonner ce refrain, sans jamais se demander au demeurant si ce slogan "primaire" repose sur le moindre fondement.
Or il s’agit bel et bien d’une grossière contrevérité et d’une gigantesque manipulation.
En réalité, la publicité ne « sert » pour l’essentiel qu’à permettre aux plus « gros » de se livrer une bataille permanente acharnée pour occuper le devant de la scène et ne pas se laisser déborder par leurs concurrents. Voire pour les dévorer.
Leclerc, Carrefour, Casino, etc. lancent régulièrement des campagnes destinées notamment à monopoliser l’espace à coups de dizaines de milliers de publicités répétant le même slogan à travers tout le pays.
Le philosophe et Académicien Michel Serres dénonçait à ce sujet ces « crocodiles qui se dévorent entre eux »
La publicité nuit gravement à l’économie
Les pays d’Europe les plus prospères (sur le plan économique) sont ceux où l’affichage publicitaire est très peu présent, voire inexistant (pays nordiques, par exemple ; Pays-Bas ; Confédération helvétique).
On pourrait même en déduire la règle suivante : la prospérité d’un pays – c.-à-d. d’un pays où la pauvreté n’est pas massive et où le bien-être est partagé – est inversement proportionnelle au matraquage publicitaire qu’on inflige au paysage.
La prolifération de l’affichage dans le paysage n’est donc pas seulement une « lèpre », ou une « horrible furonculose », c’est tout simplement, le plus souvent, un signe de misère, d’échec économique et sociétal.
C’est aussi une machine à éradiquer les commerces de proximité, le « petit » commerce et donc à détruire l’emploi.
Saint-Brieuc : un exemple parmi des milliers d’autres. En 9 ans (2011/2019), le nombre de commerces vides ou à l’abandon est passé de 89 à 229. « Saint-Brieuc n’a désormais plus que ses yeux pour pleurer » (Le Journal des entreprises, 8 mars 2019)
Le constat est désormais unanime : la publicité extérieure est essentiellement monopolisée par la grande distribution, les chaînes commerciales de restauration industrielle, de bricolage, d’éclairage, etc., qui cherchent à drainer l’ensemble des consommateurs et à siphonner les clients des commerçants indépendants grâce à des prix d’appel cassés.
L’affichage publicitaire est donc une véritable arme de destruction massive, qui tue des dizaines de milliers d’emplois et vide de ses commerçants les villes et villages de France au profit d’établissements de plus en plus « robotisés » qui, désormais, « s’emploient »…à licencier à tour de bras.
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